10/05/2020
Cette introduction s’imposait pour vous expliquer pourquoi la vie de nos animaux de compagnie n’est pas toujours aussi facile que l’on croit. Malgré toutes les contrariétés que nous avons subies, cette page de notre histoire nous a également permis de tirer des leçons de vie. La sagesse, la solidarité, l’espoir, le respect sont des notions bénéfiques qui ont été très présentes ces derniers temps et nous ont fait du bien.
Mais la frustration et la peur étaient présentes également. Le sentiment d’une liberté bafouée (un mal pour un bien certes) ; L’isolement et l’impossibilité d’être avec sa famille, ses amis pour se réconforter ; L’incertitude du lendemain (Vais-je avoir de quoi manger ? De quoi me laver ?) ont fragilisé notre équilibre.
Beaucoup de nos besoins fondamentaux ont été perturbés. Le besoin de pratiquer ses passions, ses hobbies pour se défouler et s’exprimer (sports et activités communes par exemple), le besoin d’explorer et de découvrir (les voyages, les randonnées…), le besoin de partager et d’apprendre (l’école, les formations en tout genre) sont des exemples concrets et actuels. Mais malgré l’impact psychologique palpable que cette expérience de vie a provoqué, nous savons TOUS qu’elle aura une fin. Nous pouvons ainsi nous raisonner et nous rassurer. Nous pouvons apporter un peu de contrôle sur ces émotions douloureuses de peur et d’angoisse afin de ne pas sombrer dans un état de mal-être profond.
Avez-vous remarqué les mots que j’ai notés en couleurs ? Relisez-les et vous comprendrez pourquoi je souhaitais écrire cet article aujourd’hui. Ce confinement est une aubaine pour permettre de comprendre le quotidien de nos animaux de compagnie. Eux vivent avec les contraintes évoquées ci-dessus tout au long de leur vie. La peur, la frustration, l’équilibre émotionnel, les ressentis négatifs et positifs, les besoins fondamentaux, la sécurité, le contrôle sur une situation (...). Tout ce petit cocktail d’expériences, de rencontres, d’apprentissages, de liens sociaux, d’exutoires sont indispensables pour tous les êtres vivants dotés de sensibilité. Je parle là de tous les animaux qui nous entourent et plus particulièrement de nos animaux de compagnie.
Nous avons un contrôle quasi-total sur la vie de nos chiens et nos chats et nous nous devons de nous demander si cela est une bonne chose pour eux. Le contrôle sur la nourriture que nous leurs donnons (qualité, quantité et fréquence des repas), sur leur sommeil (le lieu, le couchage imposé, la sécurité), les activités (les jeux, la prédation, les apprentissages), les relations sociales (balades et jeux avec des copains mais également familiarisation avec les espèces qui ne sont pas les leurs). N’oublions pas qu’un humain ne parle ni chien ni chat. Nous créons un langage commun avec nos animaux (des rituels, des intonations de voix, une gestuelle …). Mais rien n’est inné et les erreurs de compréhension sont fréquentes.
Répondre aux besoins fondamentaux d’un animal c’est respecter les besoins propres de son espèce, de sa race en particulier et SURTOUT les besoins spécifiques de l’individu. Chacun est unique. Nous ne sommes ni notre frère ni notre sœur. Nous ne sommes ni notre père ni notre mère. Nous avons nos propres ressentis émotionnels, nos propres capacités d’apprentissage. Ainsi nos motivations et nos besoins ne sont pas identiques à ceux des autres. Nous sommes tous différents et nous devons tous essayer de nous adapter tant bien que mal à une société commune en faisant de notre mieux. C’est exactement la même chose pour les animaux.
Un esprit sain dans un corps sain est indispensable pour être en harmonie avec soi-même et les autres ! La privation et la frustration ne permettent pas d’apporter un équilibre émotionnel et peuvent provoquer un mal-être chez nos animaux. Ce mal-être qui n’est pas forcement palpable de prime abord est délétère pour l’animal et des troubles physiques ou psychologiques peuvent apparaitre (Maladies causées par le stress et l’anxiété, agression, déprime, hyperactivité, destruction, peur...).
Il est important de respecter les besoins de chaque animal en évitant les privations. Je vous en propose une liste non exhaustive pour mieux comprendre de quoi je veux parler.
Et voici quelques questions que nous pouvons nous poser pour savoir si nous n’appliquons pas involontairement des privations à nos animaux de compagnie.
La liste de tous ces « pourquoi » est longue et il est important d’observer l’animal afin de savoir si les conditions de vie et l’environnement qui lui sont proposés sont en adéquation avec ses besoins fondamentaux.
Comme vous l’aurez compris, l’expérience de confinement que nous avons vécue ces dernières semaines nous a permis de ressentir pour certains d’entre nous, des émotions et des sentiments liés à l’impossibilité de vivre comme nous le souhaitons. La privation d’un certain nombre de nos libertés, la promiscuité et l’impossibilité de contrôler sa propre existence sont des facteurs anxiogènes qui agissent sur le bien-être et l’épanouissement personnel. C’est exactement la même chose pour les animaux. Il était donc nécessaire pour moi (en qualité de comportementaliste) de pouvoir écrire ce message afin d’éveiller les consciences de certains et d’échanger à ce propos avec tous ceux qui le souhaiteraient.
Auteur : Valérie CANTALOUBE (Comportementaliste pour chien et chat)
Site source : valeriecantaloube.com
11/04/2020
Qu’est-ce que l’EMDR ? Cette abréviation veut dire « Eye movement desensitization and reprocessing ». Ce qui signifie : « Désensibilisation et retraitement par le mouvement des yeux ».
A quoi sert l’EMDR ? C’est une thérapie brève utilisée depuis la fin des années 80 pour traiter les états émotionnels exacerbés liés au stress, à l’anxiété et à la peur (phobie, angoisse …). Chez l’humain, ce protocole de soins (développé par la psychologue américaine Francine Shapiro) est régulièrement utilisé pour réguler les ressentis émotionnels négatifs liés à une expérience douloureuse (physique ou mentale). Cette thérapie a largement été utilisée chez les combattants traumatisés par la guerre et atteints de stress post-traumatiques afin de contribuer à leur guérison psycho-émotionnelle.
Est-elle efficace ? Cette technique de désensibilisation émotionnelle est reconnue par les grandes instances internationales de la santé telles que la haute autorité de la santé (l’H.A.S) et l’organisation mondiale de la santé (l’O.M.S). Elle permet de traiter, au niveau cérébral, les conséquences de certaines pathologies comportementales telles que la dépression, diverses phobies (sociales, alimentaires, environnementales…), les troubles anxieux, les attaques de panique, les troubles obsessionnels compulsifs.
Qu’est-ce que l’EMDR modèle animal ? Pour profiter de bienfaits de l’EMDR, la psychothérapeute (et superviseur EMDR certifiée Europe) Fabienne Lannes-Gilibert a conceptualisé une méthode spécifiquement adaptée aux mammifères (chiens, chats, chevaux, vaches …) nommée EMDR modèle animal en s’inspirant des protocoles utilisés chez l’homme. Cette thérapie dédiée aux animaux a été validée par les chercheurs de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM).
Que peut-elle apporter aux animaux ? Cette pratique permet d’influer sur les réactions gênantes voire dangereuses liées à des états émotionnels exacerbés. Elle est utilisée pour gérer les réactions d’évitement en cas de peur, les réactions agressives en cas de peur ou de stress, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) liés aux états d’angoisse sévère et aux phobies liées aux peurs intenses en tout genre (…). Son but est de rééquilibrer l’homéostasie sensorielle de l’animal afin de lui donner la possibilité de s’adapter et de répondre correctement à son environnement.
Comment marche-t-elle sur les animaux ? Lorsque l’animal vit une expérience douloureuse physique ou psychologique, des sensations désagréables liées à ce moment sont stockées durablement dans son cerveau. Cela peut (si la situation vécue est ressentie comme traumatisante) provoquer un dysfonctionnement émotionnel. Par la suite, si l’animal est confronté à des informations similaires à celles présentes lors de la mauvaise expérience (odeurs, bruits, mouvements, environnements, personnes, images …) les sensations négatives vécues ressurgissent violemment et l’animal réagit de façon déraisonnée (agression, peur panique, crise de tremblements, comportements autocentrés …).
L’EMDR modèle animal permet de retirer les sensations douloureuses, négatives et traumatiques liées à une information enregistrée dans le cerveau par effet associatif. Cette technique aide à retraiter l’expérience (comme pour un ordinateur) afin qu’elle soit digérée. Elle consiste à recréer les ressentis provoquant les réactions exacerbées (graduellement selon la sensibilité individuelle de l’animal) par le biais de stimuli déclencheurs (bruits, odeurs, images …) et d’effectuer une désensibilisation progressive par le mouvement (Traitement Adaptatif de l’Information dit TAI). Elle permet de stimuler le système nerveux afin de procéder naturellement au déblocage des mémoires et des émotions négatives stockées. Il se produit une désactivation de celles-ci et une évolution vers des ressentis positifs régulateurs de l’état émotionnel.
Le protocole est personnalisé pour chaque animal. Il tient compte des perceptions sensorielles et de l’équilibre émotionnel individuel propres à chacun. Il est donc nécessaire avant de pouvoir entreprendre cette thérapie, d’effectuer un bilan de comportement pour établir une analyse complète. Cela permet d’utiliser les biais les plus adaptés et les plus efficaces pour l’animal.
Pour plus de compréhension, voici quelques exemples d’effets associatifs :
- Un chien s’est fait malmené lors d’un jeu lorsqu’il était chiot par un chien mâle, brachycéphale, de petite taille. Depuis qu’il est adolescent, il ne peut plus croiser de bouledogue français sans être apeuré et déclencher d’agression envers ce type de congénères.
- Un chien a eu une otite purulente et a dû supporter une détersion d’oreille douloureuse chez le vétérinaire. Depuis ce jour, il se met à trembler de tous ses membres dès qu’il arrive sur le parking de la clinique vétérinaire. De plus, il bave à fortes gouttes tout le temps qu’il passe là-bas.
- Un chat a eu une cystite aiguë avec des cristaux urinaires et est devenu malpropre. Depuis, il ne veut plus uriner dans sa litière. Le bac et le substrat ont pourtant été changés et les selles sont retirées tous les jours.
Les cas d'effets associatifs sont très nombreux. Si votre animal présente des réactions disproportionnées ou difficilement explicables (après avoir pris le soin de contrôler son état de santé chez le vétérinaire), i' EMDR peut apporter durablement une solution pour l'aider à contrôler son état émotionnel, lui retirer des ressentis douloureux chroniques et pour qu'il réagisse enfin sereinement face à chaque situation quotidienne de la vie.
Article rédigé par Valérie CANTALOUBE
14/02/2020
L’homme et le chat :
Les humains et les chats diffèrent sur bien des points. Ils ne perçoivent pas les informations environnementales de la même manière et n’utilisent pas les mêmes canaux de communication. Pourtant ils aiment être ensemble car ils s’apportent beaucoup de bénéfices mutuels. Pour qu’ils vivent harmonieusement, il est indispensable qu’ils créent un lien fort et durable ainsi qu’une communication commune pour bien se comprendre. Il faut également instaurer des interactions riches et agréables pour tous. Sans cette alchimie, le chat peut se désintéresser de l’environnement humain qui lui est proposé pour évoluer. S’il en a la possibilité, il préférera aller à la conquête d’un environnement plus adéquat (les voisins par exemple). Et s’il ne peut s’extirper de sa condition, il pourra présenter des signes de stress (comportements exutoires comme manger en surabondance, se toiletter des heures durant, présenter une inactivité prolongée, être irritable voire agressif….).
Les mains versus les pattes :
Nous (les humains) faisons partie de la famille des hominidés (les grands singes). Nous avons des mains et les utilisons (entre autre) pour percevoir et interagir avec notre environnement. Elles nous servent à prendre, toucher, attraper, serrer, lâcher, écraser, gratter, chatouiller, caresser (...) mais nous les utilisons également pour communiquer. Par exemple, nous nous saluons de loin ou nous nous serrons la main. Nous passons une main douce dans les cheveux ou sur la joue d’un enfant pour le réconforter. Sans oublier la pratique très utile du langage des signes .
Le chat fait partie de la famille des félidés. Son sens tactile et sa sensibilité cutanée diffèrent des nôtres. Par exemple, le chat supporte de rester couché longuement sur un chauffage très chaud. Le chat utilise ses griffes acérées pour évoluer dans son environnement. Démuni de mains, il utilise toutefois le bout de ses pattes et ses griffes pour attraper ses proies ou pour repousser un intrus. Il peut également grimper aux arbres en cas de nécessité. Certains s’en servent de réceptacles pour boire. De plus il communique avec les autres chats par signes visuels et de marquage en effectuant des griffades à des endroits bien stratégiques. Ses pattes lui sont donc très utiles mais elles ne lui servent pas à entreprendre de relations affines avec ses congénères.
L’interaction et l’échange par le toucher :
Pour qu’une interaction tactile soit agréable et positive, l’humain (ce grand singe) utilise très fréquemment la caresse. Il adapte le contact selon la sensation que cela procure mutuellement afin de créer un lien satisfaisant et fort entre les deux protagonistes.
Le chat n’utilise pas ce genre de codes sensoriels pour créer du lien avec ses congénères. C’est un nidicole. Il naît sourd, aveugle et ne peut pas réguler sa température sans la chaleur de sa mère et de sa fratrie. Dès ses 1ers jours de vie, le chaton développe une sensibilité tactile grâce aux stimuli apportés par la mère et grâce aux interactions lui permettant de répondre à ses besoins rythmiques (manger, boire, déféquer…). Par exemple, la mère le lèche pour le stimuler à éliminer ou pour l’imprégner de son odeur (marquage d’entretien). Ceci stimule les terminaisons nerveuses et développe le sens tactile du chaton.
Le chaton malaxe du bout de ses pattes antérieures, les mamelles de sa mère lors de la tétée et ancre ce comportement apaisant. On retrouve souvent ce comportement juvénile chez le chat adulte lorsqu’il pétrit une matière duveteuse et moelleuse qui lui rappelle la texture du pelage et des mamelles de sa maman (couverture polaire, oreiller, pull de son propriétaire …). Ce comportement est souvent associé à des ronronnements. Ainsi le chat s'offre une séance d’apaisement.
Les signes relationnels utilisés par le chat :
Le chat (pour comprendre, évoluer, interagir, s’adapter, agir et communiquer) utilise divers signes. On retrouve des signes visuels, olfactifs, oraux, corporels, gestuels et de marquage. Ils diffèrent et/ou se complètent selon les contextes d’utilisation.
Le contexte global est constitué de ses congénères (les chats), des humains familiers (ses proches) et des humains non-familiers (ceux qu’il ne connait pas), des autres espèces que la sienne (les prédateurs et les proies) et de l’environnement (cadre de vie urbain ou rural …). Le chat utilise en priorité son sens visuel (ultrasensible à la vitesse et à la luminosité) qu’il complète régulièrement par son sens tactile. Ses sens olfactifs et auditifs sont également très efficaces. Le tout est complété par des vocalises construites selon le besoin d’interactions sociales (plus particulièrement avec ses humains familiers qui y sont très attentifs).
L’utilisation du sens tactile pour communiquer :
Les vibrisses lui sont primordiales pour l’exploration tactile des êtres et des choses. Beaucoup plus innervées que les autre poils et reliées à un groupe complexe de muscles, elles allient l’analyse de l’air et des résonances vibratoires pour faire une synthèse du milieu environnemental. Elles servent notamment aux chatons pour se diriger vers la mamelle de sa mère.
Le bout des pattes est très sensible également ainsi que les muscles peauciers (sous-cutanés). Leur sensibilité est plus ou moins importante selon les interactions sensorielles induites par la mère lors des 1 ères semaines de vie (période sensible). La constitution du système nerveux et le bon équilibre neurochimique détermine l’équilibre global du chat (physique et mental) grâce à ces stimulations indispensables. Plus elles seront riches et variées et plus ses sens seront affinés. Le chat adulte utilisera par réflexe et apprentissages, les sens qu’il aura le plus développé afin d’évoluer dans son environnement et de communiquer.
Les chats familiers utilisent en face à face, leurs vibrisses et leur nez pour rentrer en contact. Ceux qui entretiennent des liens affiliatifs forts peuvent se toiletter mutuellement pour entretenir leur relation (marquage d’entretien comme avec la mère dans le nid). Ils se frottent tête contre tête et dorment les uns contre les autres … On peut retrouver ces comportements envers les humains les plus familiers.
La caresse est-elle vraiment aussi agréable pour le chat que pour l’humain ?
Elle est largement utilisée comme renforcement positif dans le lien affiliatif entre l’homme et le chat.
Le chat prend généralement un certain plaisir à se frotter contre les gens et les choses. Cela s’explique par :
Plus le chat (utilisant ces comportements) ressent ces expériences comme positives, plus il sollicite son environnement pour réitérer ses interactions car elles lui apportent une sensation de bien-être. Il n’y a pas de mal à se faire du bien !
Le mode d’interactions par la caresse étant largement utilisé chez l’humain. Il est naturel pour lui de créer un lien d’affinité fort avec son chat grâce à cela. Cela dit, il est important de ne pas généraliser. Chaque chat est différent. Le développement nerveux et neurochimique du chaton dépend de la variation et de la fréquence des stimulations apportées par la mère et par son environnement pendant ses 2ers mois de vie (qu’il faudra entretenir et développer une fois qu’il arrivera dans son nouveau foyer).
Pourquoi certains chats n’aiment pas les caresses ?
Si le chaton fraîchement arrivé dans sa nouvelle famille présente des troubles de l’attention, un déficit de contrôle émotionnel traduit par une peur, une agitation excessive, de l'agression (…), une tolérance très limitée à la manipulation, il se peut qu’il n’ait pas reçu assez de stimuli lui permettant de réguler son équilibre psychique (homéostasie émotionnelle). Dans ce cas, il est plus difficile pour lui d’interagir sereinement avec son nouvel environnement. Il sera important d’analyser le mode d’évolution et de communication qu’utilise ce chaton afin de ne pas créer d’interactions négatives. Faites-vous aider par un professionnel si nécessaire.
Si ce petit n’est pas sensible aux stimuli tactiles (telle que la caresse), elle est à proscrire dans un 1er temps afin de ne pas accentuer le déclenchement de morsures ou griffures (typique du chat caressé mordeur). D’autres modes d’interactions et de communication existent et permettent de ne pas déclencher les frustrations liées à ce déficit. Il est toutefois impératif d’entreprendre des interactions afin de développer et entretenir les relations sociales nécessaires à l’harmonie du binôme homme-chat.
La déception dans la relation homme-chat.
Plusieurs rapports d’études prouvent que les propriétaires de chat préfèrent majoritairement avoir un « chat canapé ». C’est-à-dire qu’ils aiment avoir un chat calme, souvent couché sur le canapé et avec qui ils peuvent faire des câlins régulièrement. Il est reconnu que le chat a un effet apaisant sur l’humain. Les bienfaits des ronronnements et de la calinothérapie ne sont plus à prouver. La production d’ocytocine (secondaire aux ressentis équivalents à ceux émis dans la relation parent-bébé) apporte un réel bien-être. Qui ne se réjouirait pas d’un moment de douceur avec son chat après une journée stressante et éreintante de travail ?
Il arrive que le propriétaire soit déçu par les réactions exacerbées (agressions) ou au contraire de déni de leur chat lorsqu'ils souhaitent lui faire un câlin. Pourtant au-delà de l’interaction bénéfique que nous apporte le câlinage et la caresse, il est très enrichissant de développer d’autres modes interactifs afin de respecter les besoins du chat.
Comment créer du lien et renforcer la relation homme/chat autrement que par la communication tactile ?
Notre petit félin domestique est un formidable compagnon de vie mais il en est pas moins un animal dont les besoins fondamentaux sont souvent sous-exprimés par manque de stimulations et d’enrichissement environnemental. Je reviendrai sur ses besoins dans de futurs articles afin de détailler et d’apporter des éléments permettant d’expliquer la nécessité de les respecter. Je parlerai notamment de l’importance de faire travailler les cognitions du chat en basant les interactions homme/chat sur le jeu et l’observation (regroupant les besoins liés à la prédation).
Dans un 1er temps, je vous apporte des éléments pour comprendre comment créer du lien autour du nourrissage dans mon article : Questions/réponses sur le comportement alimentaire du chat. En respectant ce comportement spécifique du chat et en instaurer des rituels basés sur une communication verbale, visuelle, auditive et/ou tactile (par exemple, allier un mot, un geste, un bruit ou un toucher spécifique à une prise alimentaire agréable), vous pourrez renforcer votre lien avec votre chat.
Le plus important pour créer des interactions agréables pour votre chat est de procéder à une observation régulière de ses habitudes et de ses préférences. Qu’est-ce qui motive votre chat ? La nourriture ? Le bruit des oiseaux ? Les jouets à base de plume ? Regarder longuement à travers la fenêtre ? (…).
Il faut également tenir compte de sa personnalité et de sa sensibilité émotionnelle. Votre chat est-il plutôt timide, plutôt téméraire ou facilement adaptable à toute situation ? Vous suit-il partout ? Miaule-il souvent pour attirer votre attention ? Se lèche-il facilement après avoir été dérangé par un bruit, un mouvement ? Faites preuve d’imagination (cherchez des tutos sur internet) et adaptez-vous selon l’intention que porte votre chat aux interactions que vous lui proposez.
La clé pour harmoniser la relation entre l’homme et le chat.
Tout est basé sur une relation « donnant-donnant ». Le chat est un être sensible qui considère ses humains familiers comme ses parents. Il est nécessaire d’apporter un équilibré entre ce qui est bon pour le bien-être de l’homme et celui du chat. Il ne faut pas oublier que l’homme a le choix d’adopter, d’accueillir un chat. Il en a donc la responsabilité totale et doit répondre à tous ses besoins. Le chat (s’il ne sort pas) n’a d’autre choix que d’évoluer avec les éléments, les interactions et l’environnement que ses humains lui proposent. Dans la majeure partie du temps, cela lui convient très bien mais il se peut que malgré tout l’amour de son foyer, les interactions proposées ne lui conviennent pas car elles sont inadaptées. Ceci provoque un déséquilibre émotionnel qui peut perturber son fonctionnement organique, hormonal et chimique.
Dans ce cas, on peut constater des comportements gênants (morsures, griffures, destructions, vocalises, obésité, malpropreté, désintérêt pour l’environnement …) traduisant des troubles (anxiété, stress, phobie …). On peut également constater des pathologies liées à ces déséquilibres (affection type cystite idiopathique, dépression, baisse immunitaire …). Il est donc impératif en plus de moments de douceur et de câlins, d’offrir des activités physiques et mentales à son chat en tenant compte de sa personnalité, de ses capacités physiques et cognitives et de ses besoins sociaux.
A l'inverse, une affection ou une pathologie peuvent perturber l'équilibre mental et provoquer des troubles du comportement. Si malgré un enrichissement personnalisé de l'environnement et des relations sociales fréquentes et adaptées, votre chat présente des réactions excessives (ou au contraire réagit peu voire pas), il est conseillé de réaliser un contrôle de santé chez votre vétérinaire.
Article écrit par Valérie CANTALOUBE
06/01/2020
1e chose à faire : Connaitre à quoi correspondent les aboiements.
Le chien n’a pas une réelle nécessité d’aboyer lorsqu’il communique avec ses congénères. Il émet cette vocalise pouvant être gênante si elle est répétitive, pour exprimer une émotion spécifique. Sa fréquence, sa tonalité, sa durée et sa répétition change selon les contextes et le ressentiment du chien.
Il existe 5 types de vocalisations différentes.
Les aboiements sont les vocalisations les plus fréquentes. Elles sont souvent renforcées par la communication verbale des humains car ils donnent de l’attention au chien qui aboie. Ex. Dès que le chien aboie, l’humain va dire : « Chut tais-toi ! ».
2e chose à faire : Déterminer le contexte dans lequel le chien aboie.
Qu’est-ce qui déclenche les aboiements ? Quelle est sa motivation ? Y-a-t-il un facteur stressant ou activant une peur ? Il faut faire un bilan complet pour ne rien omettre.
En présence des propriétaires : Voici deux cas régulièrement rencontrés pour illustrer les causes possibles d’aboiements (Mais il en existe d'autres).
1er exemple : Le chien qui aboie lorsque la sonnette retentie. Souvent les 1er aboiements sont provoqués par la surprise, l’excitation ou la peur. Puis ce rituel « sonnette-aboiements » se renforce petit à petit par le propriétaire qui va réagir à chaque fois que le chien aboie. Qu’il lui parle, qu’il lui crie dessus, qu’il le pousse dans son panier ou qu’il l’enferme dans une autre pièce, il interagit avec lui et met en place un processus de ritualisation. Il renforce le mauvais comportement au lieu de l’ignorer. Dans ce cas-ci, il faudrait éviter de déclencher l’aboiement en adaptant des exercices de canalisation et de détournements d’attention. Il faudra capter et récompenser les bons comportements de l’animal pour le motiver à ne plus déclencher l’aboiement.
2e exemple : Le chien qui aboie sur des humains ou des chiens lors de balades. Ces aboiements sont l’expression de sa peur et font partie du registre de communication par l’agression. Ils sont souvent accompagnés d’autres expressions telles que les grognements, les oreilles plaquées contre la tête, une posture défensive … Ce comportement est souvent renforcé par les interactions du propriétaire (soit par sa gestuelle, son intonation de voix, la tension qu’il peut mettre dans la laisse …) et par les réprimandes inadaptées. Dans ce cas-ci, le chien souffre d’un déficit de socialisation (envers les autres chiens) ou de sociabilisation (envers les autres espèces dont les humains) et doit pratiquer un apprentissage respectant ses capacités cognitives et sociales afin de l’aider à faire baisser sa peur.
En l’absence des propriétaires : C’est un problème fréquent et anxiogène pour le propriétaire qui peut recevoir des plaintes du voisinage.
Le chien est une espèce sociale qui supporte mal la solitude. Il crée des liens forts avec son groupe et peut développer une anxiété forte dès qu’il est seul. Si le chien aboie en votre absence, il est important d’utiliser une webcam ou un enregistreur pendant ce moment pour déterminer le type de vocalises émises par le chien, leur durée, leur intensité, leur fréquence. Il faut également déterminer si elles sont associées à d’autres troubles (destructions, malpropreté…).
Les chiens peuvent développer des stéréotypies et aboyer sans cesse par détresse. Ils peuvent être en état hyper-vigilance à cause de l’anxiété et déclencher une séquence d’aboiements dès qu’un stimulus déclencheur se produit (bruits de voiture, voix d’enfants…).
Certaines races sont prédisposées à donner l’alerte en cas de danger ou de menace (avérée ou imaginée selon l’état émotionnel du chien). Ces individus aboient plus facilement que les autres. Il est donc important de contrôler si la race de votre chien fait partie de ceux-ci afin d’être très vigilant dès son plus jeune âge, pour ne pas instaurer de contexte ni de renforcement pouvant favoriser ce comportement gênant.
3e chose à faire : Déterminer la cause pour comprendre les conséquences et adapter des solutions personnalisées au chien et à son environnement.
Il est primordial de comprendre que le chien ne déclenche pas d’aboiements pour embêter l’humain. C’est un comportement exutoire naturel déclenché par des processus neurochimiques liés à son état émotionnel. Il ne faut surtout pas punir son chien et détériorer la relation du binôme homme-animal. Le chien est en mal-être et a besoin plus que jamais du soutien de son propriétaire.
Il n’est pas conseillé d’utiliser des méthodes coercitives (collier anti-aboiements, collier en chaine ou torcatus, badines, gestes brusques, cris…). Il est prouvé scientifiquement qu’elles sont délétères pour l’animal. Même si l’on constate des résultats, ils sont basés sur le stress, la douleur et la peur qui inhibent les comportements mais ne résolvent pas le problème de fond. De par le fait, le chien déclenche d’autres comportements sous-jacents qui pourront être traduits plus tard par de la dépression, une phobie, de l’agressivité redirigée, des destructions, de la malpropreté, voire des troubles internes et des maladies...
Selon la cause primaire qui pousse le chien a vocalisé, les attitudes à adopter et les apprentissages du chien pour faire baisser ce comportement ne seront pas les mêmes.
Les différentes causes d’aboiements :
Une fois la ou les causes déterminées, il faudra mettre en place un protocole spécifique pour aider le chien à faire baisser les symptômes liés à celle-ci. Ce protocole doit être élaboré selon les possibilités cognitives du chien, de l’environnement dans lequel il vit et des possibilités d’investissement du propriétaire dans cette démarche (En matière de temps, de changement d'attitudes, d’application des consignes…).
4e chose à faire : Mettre en application de solutions personnalisées pour faire baisser les aboiements du chien.
Une fois que tous les éléments sont réunis et que la cause est définie, le propriétaire pourra élaborer le bon protocole pour faire baisser le comportement gênant de son chien. Il est plus sage de faire appel à un professionnel pour trouver les bonnes attitudes à avoir et pour appliquer les bons apprentissages afin d’éviter des méthodes inadaptées.
Les méthodes les plus utilisées sont (selon la cause déterminée) :
En conclusion : Pour solutionner ce type de problème, il est important de comprendre le principe de l’aboiement chez le chien, de déterminer dans quel contexte il vocalise et quelle en est la cause. Enfin il faut impérativement adapter des méthodes personnalisées au chien pour qu’elles soient efficaces.
Afin d’optimiser les chances de résoudre ce problème, il faut assimiler que le chien n’aboie pas pour embêter son propriétaire, que les solutions coercitives ne sont pas conseillées et qu’il ne faut pas dénaturer la relation homme-chien. Si l’animal utilise ces vocalisations, c’est pour exprimer un ressenti souvent provoqué par une peur, une anxiété, une frustration ou une maladie. Cela ne sert à rien de l’accabler, de le juger ou de le punir pour cela.
Il est important de ne pas attendre que la situation s’envenime et se dégrade avant de réagir. Si vous rencontrez cette situation, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour élaborer les méthodes faciles à appliquer pour vous et adapter à votre chien !
22/11/2019
Pourquoi la taurine est indispensable au chat ? Il doit impérativement ingérer cet acide aminé qu’il ne se trouve que dans la protéine animale et que son foie a du mal à synthétiser naturellement. Cependant il en a besoin pour favoriser l’absorption des lipides ingérés. Bref c’est complexe mais la taurine est indispensable au chat pour sa survie. Sans elle, il développera insidieusement un problème de croissance, de vision, cardiaque et/ou musculaire. Il aura une santé fragile et son espérance de vie en sera impactée.
Est-ce grave de donner des céréales à son chat ? Tout est une question de quantité. Comme il est noté au début de cet article, les protéines animales doivent être l’ingrédient principal mais les végétaux ne sont pas totalement inintéressants car ils contiennent des vitamines, des fibres, des protéines. Ce qui peut poser problème c’est l’amidon et les glucides ajoutés en trop fort taux car le pancréas du chat a du mal à les digérer et cela peut être délétère pour sa santé. Depuis les milliers d’années de domestication et pour répondre à son milieu de vie, le chat a tout de même su faire évoluer son système digestif en conséquence. Cela lui permet de pouvoir ingérer de petites quantités d’amidon. Il faut savoir que toutes les croquettes contiennent de l’amidon (avec ou sans céréales). C’est le liant qui permet d’agglomérer la matière globale. Lorsque les croquettes sont « sans céréales », c’est l’amidon des féculents (pomme de terre, patate douce) dont les légumineuses (pois, fèves…) qui est utilisé. Donc il faut contrôler le taux dans tous les cas ! Concernant les glucides, certains acides aminés contenus dans l’organisme du chat en produisent naturellement donc il ne faut pas trop en rajouter sous peine de le voir grossir car les graisses seront sur-stockées dans ce cas-ci.
Les conséquences d’une alimentation peu adaptée : Les conséquences ne se voient pas les 1eres années mais des troubles physiologiques s’installent insidieusement. On en voit les prémices sans s’en rendre compte avec des symptômes tels que des vomissements, des états squameux (pellicules), des démangeaisons … En plus des carences ou des surcharges, l’organisme est mis à mal. Trop sollicité pour traiter et éliminer des nutriments toxiques pour lui, l’organisme s’affaibli au fur et à mesure des années et des pathologies peuvent être décelées (telles que la pancréatite, le diabète, l’inflammation chronique des intestins, certains cancers, des dermatites …)
Est-ce que je donne la bonne alimentation ? Nous sommes souvent perdus dans la jungle du petfood (marché de l’alimentation pour les animaux de compagnie). Il est difficile de savoir si la nourriture que l’on donne à son chat respecte ses besoins. Un joli packaging (emballage), un gentil commercial et une belle publicité ne peuvent être des gages de qualité.
C’est pour cela qu’il est important de demander à votre vétérinaire de faire une étude analytique des croquettes et pâtées que vous donnez à votre chat afin de savoir si les taux de protides, de lipides, de glucides, de sels minéraux et de vitamines sont bien celles dont il a besoin. Il est également impératif de calculer son besoin énergétique journalier (Nombres de kilocalories). Selon son âge, son activité, ses prédispositions raciales, son état de santé (pathologie ou non), son mode de vie, le besoin énergétique d’entretien (le B.E.E) diffèrera. Seule une étude personnalisée sera fiable. Si vous ne pouvez pas demander ces informations à votre vétérinaire, il existe des vétérinaires nutritionnistes via internet qui pourront vous les donner. Ils pourront faire une étude personnalisée pour votre chat et vous donneront des conseils sur les différentes possibilités alimentaires. Ex. Croquettes, alimentation humide (pâtée, terrines, bouchées, émincés) ou ration ménagère (alimentation faite maison).
Que prévoit la loi sur les normes en vigueur : Les réglementations européennes n’imposent pas aux fabricants de noter tous les détails sur l’emballage afin de connaitre la totalité des valeurs nutritionnelles. Ce qui rend la composition nébuleuse à la seule lecture de l’étiquette. Légalement le facteur santé n’est donc pas prioritaire sur le facteur rentabilité et certains industriels peu scrupuleux jouent de cela pour leurrer le consommateur (soit nous les propriétaires).
Comment bien faire son choix ? La législation n’obligeant pas une totale transparence sur les composants et leur valeur analytique, il faut effectuer un calcul pour savoir si les besoins nutritionnels de votre chat sont bien respectés avec l’alimentation que vous lui donnez quotidiennement. De plus certains industriels diluent les informations afin de faire croire que les protéines animales arrivent en 1er position dans la composition. Mais attention car les végétaux contenus sont souvent notés en petits pourcentages divisés sous divers noms (céréales, extraits de protéines végétales, sous-produits d’origine végétale, gluten de maïs-de blé-de riz…). Si l’on additionne le pourcentage de chacun d’entre eux, on s’aperçoit assez régulièrement que les végétaux arrivent en 1ere position.
Attention aux dénominations des matières animales utilisées: Lorsqu’il y a marqué en 1er (boeuf, poulet, agneau…) cela ne veut pas dire que seule la matière noble (le muscle) a été utilisée. Les os, les cartilages, les tendons, les viscères, le sang sont également utilisés. Une fois encore, il faut calculer le taux de cendres (qui doit être maximum de 10%) et le taux de protéines (environ 40% dont 40% de taurine) pour savoir si cette alimentation est qualitative. Si ça n’est pas le cas, le chat peut être carencé et son métabolisme affaibli.
Je suis bien évidemment à votre disposition pour vous donner des conseils et vous aider à suivre les bons chemins afin d’optimiser la qualité des aliments proposés à votre chat mais également pour vous donner des astuces personnalisées sur le mode de consommation alimentaire pour éviter les erreurs, les frustrations et l’anxiété.
D’autres articles sont disponibles sur les comportements alimentaires et les besoins spécifiques du chat. N’hésitez pas à parcourir cette rubrique !
Article rédigé par Valérie CANTALOUBE
22/11/2019
Pourquoi le chat a-t-il besoin de protéines animales tous les jours ? Le chat est un carnivore strict. Il a besoin d’un apport spécifique en protéines dont la taurine (indispensable à sa survie) qui se trouve uniquement dans la protéine animale. Il est donc dangereux pour sa santé de ne pas respecter ses besoins nutritionnels journaliers. Vous trouverez plus de détails dans l’article Pourquoi mon chat a besoin de manger de la protéine animale tous les jours ?
Quelles sont les habitudes alimentaires du chat ? Le chat est un prédateur qui aime chasser en solitaire. Ses pics d’activité sont concentrés principalement au crépuscule et à l’aube. C’est à ces moments précis qu’il faut lui donner des repas plus consistants à base d’aliments humides (pâtée, émincés, terrine…) ou de rations ménagères (cuisine faite maison) pour satisfaire ses besoins. D'autant plus lorsqu’il n’a pas la possibilité de sortir chasser de réelles proies ou si vous souhaitez qu’il ne chasse pas trop (voire ne chasse pas du tout). Etant un grignoteur de tous les instants, il faudra veiller à lui laisser à disposition une écuelle de croquettes dans laquelle il viendra picorer régulièrement dans la journée.
Pourquoi mon chat engloutit si vite sa ration ? Si votre chat est un glouton, c’est qu’il a peut-être un problème de frustration. Il peut-être multifactoriel (avoir plusieurs sources). Un stress chronique, un déséquilibre des besoins journaliers, un manque de satiété, un besoin d’interactions sociales, un besoin plus important d’activité (…). Cela peut être dû à un problème de santé comme un diabète, une hyperthyroïdie, un dysfonctionnement cérébral (…). Il faut impérativement faire un contrôle chez votre vétérinaire pour s’assurer que les fonctions organiques ne soient pas à la source de ce trouble. Si tel est le cas, il faudra s’assurer que son besoin énergétique d’entretien (B.E.E) est respecté, que le volume ingéré apporte la satiété nécessaireà son besoin d’apaisement et que son environnement respecte les enrichissements dont il a besoin pour son épanouissement individuel (repos, jeux, prédation, interactions sociales, hygiène, élimination). Il faudra également s’assurer qu’aucun facteur extérieur ne vienne troubler sa sérénité (agressions extérieures en tous genres. Physiques et sensorielles). N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel en comportement félin pour faire le point correctement.
Pourquoi mon chat est si difficile ? Les goûts du chaton commencent à se développer in-utéro selon les aliments ingérés par sa mère. Lors du sevrage alimentaire (entre 4 et 7 semaines), le chaton encode dans son cerveau les sensations gustatives, les textures, les odeurs qu’il aura expérimentées pendant cette période et constituera ainsi ses préférences alimentaires. Il est donc essentiel de lui présenter pendant cette période un maximum d’aliments et de formes alimentaires différentes si l’on veut éviter qu’il devienne difficile par la suite.
De plus le chat est très sensible aux odeurs et les discrimine très subtilement. Si l’odeur est attirante, il commencera par goûter afin de confirmer ou non s’il souhaite ingérer l’aliment proposé. Si le test gustatif est positif, le chat s’assiéra et dégustera tranquillement une proportion lui permettant d’être à satiété. Si cette expérience gastronomique est très positive, le chat peut se lécher à plusieurs reprises les babines (Miam c’était bon !). Si le test gustatif est négatif, le chat ne touchera pas à la gamelle, partira plus loin pour se lécher avec insistance certaineszone du corps (ex. le thorax) afin de gérer la frustration liéeà cette mauvaise expérience. Il pourra miauler près de vous afin que vous lui proposiez un met plus appétissant. Il pourra également avoir un comportement d’irritabilité type griffades si rien ne se passe après l’expression desa requête.
Pourquoi mon chat quémande de la nourriture ? Le chat est un grignoteur. Il mange de très petites quantités plus de 10 fois par jour. Selon son rythme individuel, il peut également aimer grignoter la nuit. Si le chat est soumis à un rationnement (mange 2 fois par jour par exemple), il risque d’être frustré car son besoin naturel de grignoter n’est pas respecté. Ceci provoque un dysfonctionnement dans son équilibre comportemental (problème entre le besoin fondamental et le respect de celui-ci).
Pourquoi mon chat miaule alors que sa gamelle est pleine ?C’est un réflexe conditionné par un renforcement. En résumé, c’est un rituel que vous avez instauré ensemble et qui est ancré. Les études ont démontré que les chats ont développé la faculté de communiquer avec leur binôme humain grâce à un échange interactif entre paroles et miaulements.Au début, le chat a certainement miaulé pour avoir à manger et vous lui avez répondu. Le chaton crie pour appeler sa mère lors des premières semaines afin d’obtenir du réconfort, de la chaleur thermorégulatrice, du lait... Vous avez créé une interaction du même type avec lui et c’est cela que le chat recherche lorsqu’il miaule alors que sa gamelle est pleine.
Pourquoi mon chat se lasse des aliments que je lui donne ? Si votre chat fait la tête sur l’aliment habituel, c’est qu’il y a associé un effet négatif.
- Cela peut se produire à cause d’un problème de santé Ex. Nausées dues à un petit virus de gastro ponctuel. Le chat a associé les nausées et l’odeur de ses croquettes et en est dégoûté.
- Cela peut être dû à une association de la douleur au moment du repas. Ex. Une douleur vive bucco-dentaire due à une gingivite aiguë et que le chat subit lors de la mastication de ses croquettes. Il associe odeur et texture de cet aliment avec de la douleur et fait une aversion.
- Cela peut également être dû à une association d’un stress aigu au moment du repas. Ex. travaux bruyants pendant quelques jours dans la maison (pendant que le chat mange). Il pourra tout à fait faire l’association d’une angoisse forte avec sa nourriture.
En conclusion : Il est important de s’assurer que l’aliment que vous lui proposez est toujours aussi appétant lorsque la gamelle diminue anormalement (faites des tests d’appétence avec différentes marques pour trouver celles qui lui conviennent le mieux). Vous pouvez tout à fait tourner sur plusieurs marques en même temps pour le satisfaire. Prenez de petits contenants pour éviter que la nourriture ne s’oxyde. Contrôlez la bonne digestibilité des aliments proposés pour éviter les troubles digestifs (type diarrhées). Si votre chat présente une dysorexie (changement flagrant de quantité ingérée par jour), il est préférable de faire un contrôle chez le vétérinaire pour ne pas passer à côté d’un problème de santé.
Vous pourrez retrouver plusieurs articles sur les comportements alimentaires en parcourant les différents thèmes proposés dans la rubrique conseil.
Article rédigé par Valérie CANTALOUBE